Vers l’âge de 20 ans, j’ai réalisé ce qu’est un bébé. J’avais beaucoup de joie et d’émerveillement de voir se matérialiser l’amour de deux personnes ! En plus, c’était le plus beau bébé du monde ! Normal, c’était mon neveu 🙂 Alors au début, c’est chouette de prendre ce petit bébé dans les bras : il dort, il est mimi… Mais dès qu’il pleurait, hop retour dans les bras de sa mère !!
Puis au fur et à mesure des mois et des années, sont arrivés d’autres bébés dans la famille. Des situations, des images, des souvenirs se sont installés dans ma tête.
J’avais des principes
J’étais étonnée de voir les parents supporter autant de frustrations (liste non exhaustive) que je m’étais jurée ne jamais devoir m’infliger (hahaha quelle naïve !!) :
* ils mangeaient après le bébé
* la maman prenait sa douche tard dans la journée, voire pas du tout !
* on passait beaucoup de temps à attendre : attendre que bébé s’endorme, qu’il finisse son goûter, qu’il veuille bien sortir du bain, qu’il se réveille !
* ce n’était plus possible d’avoir une discussion cohérente et continue sans que les enfants ne viennent mettre leur grain de sel
* le pire pour moi, c’était que les parents devaient se lever un nombre incalculable de fois pendant la nuit et très tôt le matin pour s’en occuper ! Moi qui suis une vraie marmotte !! Je me disais juste « mais pourquoi ils restent à côté de lui jusqu’à ce qu’il s’endorme, ils feraient mieux de le laisser pleurer une bonne fois pour toute !! »
* les négociations interminables et fatigantes car les enfants ont toujours leur mot à dire sur tout
…
Bref, pendant des jours, des nuits et des mois, il faut tout faire pour ces petits rois. Tout est calqué sur LEURS rythmes à eux. Apparemment, il faut faire passer nos propres besoins après celui de l’enfant !?
Waouw avec ce constat, mais quelle folie de vouloir être parent !
Les parents qui ne font jamais d’erreur avec leurs enfants sont ceux qui n’en ont pas !
Sinon mes neveux étaient est en bonne santé et grandissaient bien. Mais il y a la partie immergée de l’iceberg : celle où la maman se sentait triste mais ça, ça ne se voit pas… ou on ne veut pas le voir !
D’où vient le parent ?
Une fois qu’on devient parent, la présence du bébé réveille en nous des souvenirs enfouis de notre propre petite enfance. On revit en quelque sorte notre enfance !
Vous êtes-vous déjà posé les questions :
Comment avez-vous été porté, aimé, respectés, soigné ? De quelle manière avez-vous été écouté, regardé, parlé ?
Bon parfois, on ne tient pas vraiment à se souvenir. Car il arrive d’avoir été malmené, oublié, humilié ou violenté par ses propres parents.
Faire autrement et être différente
Pour ma part, je me disais qu’il devait y avoir autre chose comme manière de faire et être parent. Je ne voulais pas être la réplique de mes parents… car nous sommes différents.
Entre mes parents et moi, il y a une génération d’écart, des années d’expériences, des changements sociaux. Mais je retiens évidement le maximum des transmissions positives qui m’ont été données (beh oui Maman, je sais que tu vas lire cet article !) 🙂
En gros, nous sommes forgés par nos modèles parentaux et par notre vécus durant l’enfance avec les moments partagés en famille. Et au fil du temps, certains prendront la liberté de refuser certaines choses. Puis il y a aussi le choix amoureux qui amène à composer avec d’autres valeurs et style de vie.
L’élément déclencheur
En 2016, je suis tombée sur cette vidéo qui aura complètement changé mon opinion sur les enfants. Et je dois dire que ça a carrément transformé le chemin et la vision de la parentalité que j’ai envie de mener.
« Et si on changeait de regard sur l’enfant ? » de Catherine Gueguen.
Catherine Gueguen est pédiatre. Elle s’intéresse aux recherches sur le cerveau émotionnel de l’enfant. « Ces recherches disent comment les relations entre les adultes et les enfants transforment en profondeur le cerveau de l’enfant et comment ces relations agissent sur ce que les enfants sont et vont devenir »
Après cette découverte, je me suis littéralement nourrie d’autres modèles, d’autres images, témoignages de familles qui œuvraient, et qui œuvrent toujours, dans le sens de cette autre parentalité qu’on appelle positive et bienveillante.
Maintenant j’ai des enfants
Lorsque je suis devenue mère, cela ne m’a évidemment pas empêché de vivre quelques unes des frustrations (toutes en fait !!) énumérées plus haut au début de cet article !
Voyons donc maintenant le dessous de l’iceberg…
La vie avec un tout petit
Rester seule toute la journée avec un bébé exige une quasi-totale disponibilité. La vie ne nous appartient plus. Du change à la tétée, de la sieste au bain, le temps file. Pas le temps de prendre une douche ! La répétition des taches ne laisse pas beaucoup de place pour entreprendre quelque chose d’autre. On a l’impression de n’avoir rien fait de sa journée ! Alors qu’on fait la chose la plus importante et la plus belle de toute notre vie !! Mais on ne s’en rend pas forcément compte à l’instant T.
Tout va bien, mon bébé est en bonne santé et grandit bien et pourtant je me sentais également triste. Je comprends aujourd’hui que la fatigue est en grande partie pour quelque chose. Enfiler des semaines ou des mois de mauvais sommeil épuisent les jeunes parents.
Règles vs limites
« Un enfant a besoin qu’on lui fixe des règles claires. Que ce soit pour sa sécurité, pour l’apprentissage de la vie sociale ou pour réguler ses désirs. »
Ok, ça c’est la théorie mais en pratique, c’est autre chose. Après, ça dépend du sujet aussi.
Certaines familles considèrent que les enfants doivent se coucher tôt alors qu’en Espagne, c’est tout à fait ok que les enfants profitent de la soirée avec leurs parents.
Vous n’envisagez pas de laisser une tétine à un enfant, alors que l’enfant de votre voisine l’a encore a 5 ans !
Le co-dodo n’a pas bonne réputation, tandis qu’au Japon, laisser un enfant dormir seul dans sa chambre est considéré comme cruel !
Les règles de vie n’ont donc rien d’évident et d’absolu. Elles dépendent de notre culture, de nos habitudes et de ce que nous souhaitons mettre en place dans notre propre famille.
Doute et découragement
Certains jours rien ne va plus. Je ne sais pas si je fais bien ou mal. L’épuisement conduit aux débordements, aux cris. Je suis parfois exaspérée, désespérée. Je me dis que je suis nulle. Je n’imaginais pas qu’être parent allait me demander autant de résistance à la fatigue, de patience, de renoncement, de questionnements, de disponibilités physique et psychique…
Pas facile de dire qu’on en peut juste plus d’être avec ce petit que-oui-on-a-voulu mais qui nous pompe et nous dévore.
Être parent est une aventure avec son tourbillon d’émotions. Pas toujours simple d’assumer la responsabilité éducative de son enfant et d’être sur le pont 24h sur 24 sans jamais être relevé de cette fonction
Quand on sent que nos propres limites sont atteintes, c’est précieux d’avoir des personnes à qui en parler sans gêne ni tabou. Surtout ne pas rester seule, passez le relais à des personnes de confiance pour souffler, prendre du recul, respirer pour enfin s’apaiser et envisager d’autres façon de réagir.
Les besoins de chacun
C’est quand même compliqué quand il faut composer avec les besoins des enfants, du conjoint et les nôtres.
Et c’est à nous, en tant que parents, qu’il revient de négocier, d’organiser les choses pour garantir une place à chacun.
Accueillir les besoins, prendre en compte ce que vit notre enfant, ce qu’il éprouve. Sans pour autant projeter nos peurs. Le laisser s’exprimer et tenter de comprendre. Sans pour autant tomber dans des négociations infinies…
Comme le disait ma fille de 5 ans au printemps passé « c’est pas facile d’avoir des enfants ! »
Oh non ce n’est pas facile tous les jours mais comme j’en ai parlé dans cet article, il est bon de prendre soin de soi afin de prendre soin de ses enfants. Car le pilier de la famille, c’est la mère!
Je vois ce que je crois
Et puis il y a des jours ou tout roule, chacun est cool avec son réservoir rempli. Nous sommes dans la magie et nous nous émerveillons alors des choses et des petits instants qui nous entourent, avec et autour des enfants. Je sais et je vois que le chemin que j’ai choisi comme parentalité est le bon.
Ces jours-là, la vie est belle et alors jamais au grand jamais je ne regrette cette folie qui nous a pris un jour de vouloir être parent ♥
« Être parent, c’est faire souvent comme on peut, parfois comme on veut mais toujours de notre mieux » Papa Chouch
Et vous ? Vous pensiez quoi sur les enfants avant d’en avoir ?! Dites le en commentaire
Bonjour, merci beaucoup pour votre partage d’expérience. J’aime énormément votre style d’écriture et votre vision de la parentalité 🙂 Bonne continuation, Sarah
Merci Sarah! J’espère que cela vous aide d’une façon ou d’une autre 😉 A bientôt
Ahahaha, j’ai adoré votre titre, qui m’a beaucoup fait rire! Je transfère votre article à ma cousine qui vient d’être maman! Votre vision positive et humoristique de la maternité fait beaucoup de bien! Merci!
Merci à vous!
Rien de tel que l’humour pour passer les moments parfois un peu plus compliqués ! 🙂
Je te rejoins complètement, moi aussi, j’avais beaucoup de principes avant et j’ai également trois enfants. Par exemple, pas d’écran pour les enfants étaient un de mes principes. Je me souviens de mon amie qui était venue me voir, m’avoir dit, « moi, mes enfants ne joueront pas aux jeux vidéos » (en regardant mon fils jouer à la wii, pour me faire bien sentir coupable!). Je suis allée la voir, 10 ans et 4 enfants plus tard, j’ai vu chez elle la wii, Xbox, tablettes, DS et tous les jeux vidéos qui existent sur la planète 😅. Ne juge jamais quelqu’un tant que tu n’es pas dans la même situation et même si c’est le cas, passe le pas, tout le monde fait comme il peut 😇
Oh oui ce sujet « épineux » des écrans 🙂 et là chacun a sa sauce mais bon c’est quand meme une crasse… et meme si il y en a aussi chez nous, on essaie de ne pas abuser
Très chouette article ! Le « Avant » (avant d’envisager d’être parents) et le « Après » (pendant la grossesse puis une fois l’enfant là ) sont en effet souvent différents!
J’avais avant des principes qui étaient en gros ceux que j’avais reçu enfants (fessées, enfant qui doit respecter le parent,…) et même s’il y avait quelques failles (rôle de la femme qui ne me plaisait pas), dans mon imaginaire je pensais que le moment donné je reproduirais tout cela.
Au final, la naissance d’un enfant est souvent un abboutissement d’un cheminement (celui du couple en premier) et le fait de vouloir « faire mieux » nous oblige à ouvrir nos horizons, de découvrir d’autres façons d’éduquer.
Au final, l’éducation que l’on donne a nos enfants est différente de celle que j’ai reçu (tout d’abords, non-violence, prendre en compte les émotions de l’enfant, choisir « ses batailles »…).
L’entourage n’est pas forcement récéptif, mais avec le temps, ils voient que nos enfants sont bien dans leur basket, et heureux. Ce qui était notre but 😉
Encore merci pour cet article mettant bien en lumière cet avant/après.
Je me retrouve dans ce que vous dites. Mais je remarque que bcp de parents ne veulent pas ou ne savent pas « faire mieux » et reproduisent ce qu’ils ont recu sans se poser la moindre question.. mais bref, il y en a qui sont ouverts et ça fait du bien 😉
Article très juste… Tout ce que j’ai lu résume bien en définitive les idées qu’on peut se faire du « métier » de parent et de l’écart qui existe avec la réalité. Je pense qu’il parlera à tous les parents du monde ! Merci
Merci pour ton retour Nicolas 😉
Observation pertinente du comportement des autres parents.
J’aime aussi le titre de l’article!
« Être parent, c’est faire souvent comme on peut, parfois comme on veut mais toujours de notre mieux » Papa Chouch. Je suis d’accord avec cette phrase. Et si on faisait comme on le sent ?
Oh que oui ! Merci 😉
Bonjour Sarah, merci pour cet article. Je ne suis pas encore maman mais c’est vrai que ma vision des enfants a fait le yoyo. Je pense qu’elle évolue en fonction de là où on se trouve dans notre vie. De toute façon, on verra bien le jour où je serais maman ;-P. Finalement c’est comme tout, il y a la théorie et surtout la pratique!
En tout cas, pour avoir beaucoup de mamans dans mon entourage, je trouve cela génial que le silence autour de la jeune maman (et aussi du père) et les quelques tabous se brisent petit à petit. Que l’on entend et lit de plus en plus que beaucoup de femmes sont fatiguées, épuisées, qu’elles se sentent seules, tristes, etc. Et que tout ça c’est OK. Que justement elles ne sont pas seules. C’est important de le savoir, pour éviter d’ajouter en plus ce sentiment de culpabilité. Alors merci à toi pour cet article écrit en toute simplicité et transparence. 🙂
Oui ça fait du bien de se dire qu’on n’est pas seule à vivre ce genre de situation!On a la chance de vivre à une époque où on a accès aux informations plus facilement et que donc non, on n’est pas « folle » et qu’il y a des solutions 🙂
Très joli témoignage ! Je crois qu’on passe tous un peu ces réflexions et ces frustrations.
Comme vous le dites, il est important de se garder un peu de temps pour soi même si ça remet en cause certains de nos principes.
Pour ma part, celui avec lequel je me débat le plus est « Je vais y arriver toute seule ! », il est pourtant indispensable de demander de l’aide.
Belle journée
Lucie
Yep demander de l’aide.. Moi qui voulais etre super wonder women qui-sait-tout-faire mais en fait, demander de l’aide passe par des petites choses qui changent grandement la vie ! Et c’est un concept que j’ai mis longtemps à comprendre!
Merci Lucie
J’ai grandi dans un milieu où la naissance d’un bébé est la responsabilité de la famille entière et ça semblait très simple. La grand mère qui prend des congés pour venir s’occuper de son petit enfant, les tantes qui se mobilisent chacune à son tour pour donner un coup de main.
Rendu à cette époque, vivant dans un pays différent et surtout loin de la famille, je me rends compte que ce n est pas du tout facile quand tu n’es pas bien entouré
Mais ça reste l’une des plus belles expériences de ma vie.
Merci pour ton article😊
Comme dit le proverbe « il faut tout un village pour élever un enfant »!
Alors que dans d’autres cultures ou familles, c’est normal d’épauler la maman, il y en a où les gens sont limite gênés d’apporter un repas comme cadeau de naissance !
Merci à toi pour ton témoignage 🙂
Merci à toi d’avoir participé à mon carnaval d’articles. sans aucun doute, la sincérité dont tu as fait preuve à travers ces lignes aideront beaucoup de parents.