De plus en plus de parents se posent des questions sur les différentes options qui s’offrent à eux pour mettre au monde leur enfant. Ils veulent reprendre la main sur ce moment dont ils se sentent parfois dépossédés.
Bien informés sur la physiologie de l’accouchement, certains viennent à décider d’accoucher le plus simplement du monde dans la chaleur de leur foyer en réalisant un AAD c’est-à-dire, un accouchement à domicile.
Je parle aussi d’autres lieux d’accouchement dans cet article
Pourquoi décider d’accoucher chez soi ?
Les raisons sont multiples et propres à chacun et chacune. Quand les unes disent que c’est une pure folie, d’autres diront que la folie est d’accoucher en milieu hospitalier !
Il y a autant de raisons que de femmes en fait.
La confiance et le sentiment de sécurité sont des éléments indispensables pour un accouchement fluide. La mère se sentant bien entourée, dans un endroit chaleureux qu’elle connait, produira toutes des hormones dont son corps a besoin pour mettre au monde son bébé. Pas d’intervention extérieure, pas de risque de contrarier ce processus naturel.
Mais cela est possible aussi en milieu hospitalier me direz-vous !
Oui, c’est possible mais… il y a un mais : tout le monde ne voit pas ce processus de manière sécuritaire.
Ensuite, la question de l’hygiène. En quelques décennies seulement nous nous sommes vite habitués à l’asepsie (= un environnement stérile) qui entoure la naissance. On sait maintenant que l’enfant doit être en contact avec les bactéries de son environnement pour son bien. Par ailleurs, comme le principe même de l’AAD est de préserver la physiologie de l’accouchement, il n’y a pas d’intervention invasive sur la maman et donc moins de risque d’infection.
Par qui être accompagnée ?
Généralement une sage-femme libérale ou un médecin qui sont formées et équipées pour accompagner les naissances à la maison.
Certains parents choisiront également la présence supplémentaire d’une doula pour être soutenus aussi de façon non médicale : massages, paroles réconfortantes, collations, gestions des ainés..
En tant que doula membre de l’AFDB, nous pouvons être présentes lors de l’accouchement dès lors que vous êtes suivis par une sage-femme ou un médecin.
Le jour J
Avec le programme « Accoucher en douceur » que j’ai développé, vous aurez des clés pour savoir quand le vrai travail se met en route, comment gérer la douleur, ce que votre partenaire peut faire pour vous aider et des tas d’autres choses très utiles à avoir pour le jour J. Il y a des tas de suggestions et vous choisissez celles qui vous parlent et vous conviennent. Et c’est valable peu importe où vous accoucher.
Pour plus d’info, c’est par ici : préparation programme
Ensuite, lorsque vous reconnaîtrez les premiers signes du travail, vous contacterez votre sage-femme pour qu’elle vous rejoigne chez vous. Celle-ci étant d’astreinte pour vous 24h/24, vous serez rassurée de la savoir disponible. Elle mettra tout en œuvre pour que la fluidité de la naissance de votre bébé soit respectée. La sage femme assure la sécurité médicale tout en pratiquant le moins de gestes techniques possibles. Elle observe, laisse du temps, elle est là uniquement pour vous et a confiance en vous, en votre corps, en votre bébé.
La doula quant à elle, ne se préoccupe pas de l’aspect technique médical. Elle est présente pour vous soutenir tout au long de la progression de votre accouchement, elle respire avec vous, vous soutien, assure votre confort, elle écoute, propose à boire.. c’est une force tranquille, discrète qui connait le processus de l’enfantement.
Le post partum
Souvent les parents se sentent un peu seuls après la naissance de leur enfant. Tant de préparation pour la naissance et si peu pour le 4eme trimestre de grossesse..
Après un accouchement à la maison vous ne perdez pas vos repères : vous êtes déjà chez vous !
La sage-femme qui vous a accompagné reste disponible et revient vous voir au rythme qui vous convient. Là aussi une doula a toute sa place à vos côtés durant cette période de transition…
Les critères pour un AAD ?
Il faut savoir que toutes les familles qui souhaitent un AAD (accouchement à domicile) ne pourront pas forcément y accéder.
En effet, en fonction du dossier médical et d’autres critères, les sages-femmes accepteront ou refuseront.
Il y a différents critères qui pourraient ne pas vous permettre d’accoucher chez vous. Voici quelques exemples non-exhaustifs et non classés par ordres de gravité (à discuter avec votre médecin bien evidemment):
Pour la mère :
Pas de suivi de grossesse
Placenta prævia
Hypertension artérielle non traitée et significative (risque de pré-éclampsie)
Diabète
Anémie
Dépendance à la drogue ou à l’alcool
Problème cardiaque existant
Antécédents d’hémorragie de la délivrance
Utérus cicatriciel
Accouchement avant la 37e ou après la 42e semaine d’aménorrhée
…
Pour le bébé :
Grossesse multiple
Retard de croissance
Présentation en siège ou en transverse
Bébé porteur d’une pathologie nécessitant une prise en charge pédiatrique immédiatement après la naissance
…
L’environnement :
Plus de 20-30 minutes de l’hôpital
…
Un accouchement à domicile se prépare, c’est loin d’être un choix bobo lolo irresponsable. Au contraire ! je dirais que celles et ceux qui font se choix le font de manière consciente et éclairée.
« Que tes choix reflètent tes espoirs et non tes peurs »
Nelson Mandela
Est-ce dangereux d’accoucher à domicile ?
Cela devient dangereux pour celles et ceux qui ne sont pas à l’aise avec l’idée et le projet d’accoucher à domicile.
Tout simplement parce que ces personnes ont peur et qu’elles ont des croyances limitantes bien ancrées (= les phrases et les idées toutes faites que vous vous répétez sans savoir vraiment pourquoi)
Dans l’article « les 5 éléments qui empêchent les femmes de vivre un accouchement physiologique », j’explique que la peur génère du stress et entraine l’arrêt des contractions. Une femme se peut pas accoucher sereinement en ayant peur.
Donc, que vous soyez septiques ou hyper convaincus sur le projet d’AAD, je ne cesse de conseiller de vous informer sur le processus physiologique de l’accouchement.
D’ailleurs, voici une étude publiée dans la revue EClinicalMedicine par The Lancet : l’accouchement à domicile n’est pas plus dangereux qu’un accouchement à l’hôpital.
L’accouchement est une expérience humaine normale, naturelle et saine
Cependant, il a la dure réputation d’être difficile, on en fait une interprétation mécanique alors que notre corps de femme est parfaitement préparé et organisé pour donner naissance à un bébé.
Il est vrai qu’un accouchement prévu pour être fluide, peut ne pas se dérouler si facilement. Mais au moindre grain de sable, la sage-femme transfère les parents à l’hôpital. Et comme vous l’avez lu plus haut, il y a des critères à respecter afin de voir ce projet se réaliser.
La sage-femme reste garante à chaque instant de la bonne santé de la maman et du bébé. Étant présente uniquement pour cette maman-là, elle observe, elle vérifie son état général tout au long du travail.
Les femmes savent accoucher ! Elles n’ont pas besoin d’assistance mais de soutien.
« La vie est un mystère qu’il faut vivre, et non un problème à résoudre »
Ghandi
Il reste du chemin à parcourir pour que l’accouchement à domicile redevienne pour tous une possibilité de choix de lieu d’accouchement parmi d’autres.
Il ne s’agit pas de prôner à tout prix l’accouchement à domicile, il s’agit de ceci : que les parents aient le choix de l’endroit où ils souhaitent mettre au monde leur enfant.
Et vous, dans quel lieux vous sentez-vous le plus à l’aise pour accoucher ? Partagez votre avis en commentaires ou partagez cet article afin de soutenir mon travail 😉