Je vais vous raconter une histoire… ou plutôt une situation vécue il y a quelques semaines…
L’autre jour, mon (grand) frère me demande :
« Vous n’avez pas encore circoncis Mini A.!? »
Vu que ce n’est pas la première fois que ce sujet est sur le tapis (j’y ai eu droit pendant ma grossesse, puis à quelques jours de vie du petit et aujourd’hui il a 1 an). Je me dis qu’il n’a pas bien compris et que je dois donc adopter une autre stratégie pour y couper court… donc j’essaie l’humour…
« Ben on s’est dit qu’on allait le faire à son passage à l’âge de l’adolescence pour marquer le coup, vers ses 12 ans »
« Oh non vous êtes fou, ça fait mal! Il faut faire ça quand il est bébé »
« Ah ?! Et tu penses que ça ne fait pas mal quand il est bébé ? »
« Oh ça va, on le fait depuis la nuit des temps et on ne s’en souvient pas ! »
« …. » (ma croyance à moi est que notre corps à une mémoire et se souvient de tout …)
Autre stratégie… plus provocatrice
« Donc si je suis ce raisonnement, on devrait pratiquer l’excision à mlle 4 ans ?! »
Regard choqué de mon interlocuteur !
« Mais enfin, non ! Ça n’a rien à voir !! L’excision est une mutilation ! »
« Et le fait de couper un bout de peau du zizi de mon fils n’est pas une mutilation peut être ? »
(Quand je tape circoncision dans google, il me propose circoncision femme et homme, celle de la femme est bien l’excision !)
« Mais enfin, c’est une tradition ! Et puis c’est plus propre ! »
« Je ne suis pas d’accord avec cette tradition ! Je pense que rien dans le corps n’est là par hasard, tout à une fonction ! Et ce n’est pas parce qu’on ne la comprend pas qu’il faut l’éliminer ! » Mon frère lève les yeux au ciel…
Je lui parle alors d’un article qui expliquait que ce bout de peau a autant de terminaisons nerveuses que sur le bout d’un doigt… ne le retrouvant pas, je lui ai envoyé un article sur le décalottage de Grandir Autrement et il a répondu :
« Je ne suis évidemment pas d’accord avec l’article 🙂 »
Un peu de contexte suite à ce dialogue
Mon frère a trois adolescents garçons. Quand ils étaient bébés (et même pas encore nés), je me souviens qu’il discutait avec la maman des garçons à ce sujet pour le faire au nom d’une tradition, d’une certaine hygiène et que lui-même l’était donc ce serait bien que ses fils le soient aussi … !
Qu’est-ce qu’une croyance limitante ?
Les croyances sont la somme de notre éducation reçue, des informations transmises, de l’exemple de nos parents, de l’environnement dans lequel on évolue, de notre conjoint.e, de nos ami.e.s…
Les croyances sont comme une frontière qu’on se donne par rapport à une thématique donnée et on évolue à l’intérieur de cette frontière.
Les actions que nous posons sont le résultat d’une croyance que l’on a en nous.
Elle devient limitante quand cette croyance qui ne joue pas en notre avantage. Nous commençons à croire certaines choses qui nous sabotent et sans forcément s’en rendre compte parfois.
Peut-on considérer qu’une fausse croyance est une croyance limitante ?
Voici quelques exemples de croyances limitantes :
« les femmes sont faites pour avoir des enfants et aiment s’en occuper : c’est l’instinct maternel »
« l’accouchement, c’est horrible et ça fait mal »
« ma mère n’a pas su allaiter, c’est de famille, je ne saurai pas non plus »
« si je prends trop mon bébé dans les bras, il va être capricieux »
« J’ai des petits seins, je ne peux pas allaiter mon enfant »
« il faut laisser pleurer un bébé pour qu’il comprenne »
et la liste s’étend à d’autres domaine de notre vie :
« les femmes et les hommes n’ont pas les mêmes muscles, ni la même morphologie et ne peuvent donc pas faire les même choses »
« les gays ne sont pas de vrais hommes ; les lesbiennes ne sont pas de vraies femmes »
Pour moi, le danger des croyances limitantes est que cela engendre de la peur. Et quand on a peur, on est figé et on n’évolue pas, on ne se remet pas en question.
Qu’est-ce qu’on peut apprendre de ce dialogue ?
La circoncision est un sujet hyper personnel. Mais je remarque que de toute façon, ce sera souvent sur les sujets hyper persos que les gens (et surtout les proches) vont se permettent de jeter toutes leurs fausses idées et leurs peurs sur les autres. Qu’on leur demande ou pas !
Petite parenthèse pour illustrer mes propos : une amie a repris le boulot aux 3 mois de vie de son bébé en disant que son bébé lui manquait beaucoup la journée, même si elle était contente de retrouver ses collègues… la dessus, un ami lui dit : « bein ouai, il était temps que tu reprennes le boulot, tu ne vas quand même pas rester chez toi avec ton bébé, faut voir des gens, reprendre une vie sociale, il ne va pas rester avec toi tout le temps ». Et si c’était son souhait à elle tout ça ? Ne transpose-t-il pas ces croyances sur elle ?
Ce qui m’embête dans tout ça, c’est le poids de « parce que j’ai vécu ceci, parce que je pense ça, tu dois ou tu vas le vivre et le faire aussi ».
J’aurais beau apporter n’importe quel argument, la personne en face est fermée à toute discussion, l’éventualité d’avoir un autre regard et n’entend même pas l’avis de l’autre.
Donc une solution pour moi pour me sortir de ce cercle infernal est de me rappeler de m’informer sur les thématiques qui m’intéressent ! Et si j’ai la conviction de faire ce qui est bon pour moi et mon bébé, l’avis des autres ne fait que passer au-dessus de ma tête.
Tout est une question de perception. Une même situation ne va pas engendrer les mêmes réactions chez les gens.
Y a-t-il de bonnes ou mauvaises croyances ?
Dans la vie, notre manière d’agir est donc le fruit de croyances qui alimentent nos actions, orientent nos gestes, nos réactions, ce qu’on se permet de faire…
Et si on se construisait des affirmations avec des phrases d’encouragement, des mantras, des pensées positives, des citations, etc. pour pouvoir adopter de nouvelles croyances qui nous font avancer vers la vie que l’on souhaite mener et qui seront plus en phase avec ce que l’on souhaite ?
Dans le cas de l’accouchement ou de l’allaitement et finalement dans n’importe quel domaine de notre vie (famille, boulot, amis…), les questions que l’on peut se poser c’est :
* qu’est-ce que j’ai envie de vivre ?
* qu’est ce qui est important pour moi ?
A partir de là, on peut tout mettre en œuvre pour y arriver
La pensée attire les situations
Travailler sur ses croyances et ses peurs
Est-ce important de travailler les croyances, les peurs et les blocages que l’on a en soi ?
Je dirai OUI car si je prends l’accouchement comme exemple, on a tellement entendu des histoires négatives à son sujet que nous avons peur de quelque chose que nous ne connaissons pas ! Et on n’est pas aidé avec l’expression « tu enfanteras dans la douleur »! Car avec ça en tête, c’est sûr que cela peut rendre l’accouchement un peu moins fluide !
Imaginez que vous êtes libéré.e.s de vos fausses croyances, de vos peurs ou de vos blocages…. Les frontières ne seraient-elles pas beaucoup plus vastes et enrichissantes ?
On peut travailler sur des tas de croyances, de peurs ou de blocages : ceux face à l’accouchement, ceux face à notre vie de femme, d’hommes, ceux de notre vie de parents de manière générale.
Je suis responsable de l’histoire que je vais me raconter
« Ce n’est pas parce que pleins de gens ont tort, même si c’est depuis longtemps, que ça veut dire qu’ils ont raison » Et tout le monde s’en fout, la vérité.
Et vous, comment faites vous pour établir votre vérité ?
👍👍👍 super article !
Merci Marie 🙂 contente que ça te plaise!
Bonjour Laetitia,
Après avoir répondu à ta question »sur comment accélérer votre blog » dans la formation BP, je suis venu faire un tour ici par curiosité pour savoir sur quoi tu bloguais et je tombe sur ton excellent article sur « les pensées limitantes » auxquelles nous sommes tous confrontées un jour ou l’autre.
Les pires à combattre étant nos propres pensées limitantes (je ne saurais pas le faire, je ne m’en sent pas capable, de toute façon je n’y arriverai jamais; etc…) et les croyances et traditions familiales souvent liées au domaine religieux.
Pour ne pas choquer les croyants, j’éviterais donc dans ce commentaire de donner des exemples liées aux religions, mais il me semble que ce qui était valable il y a 2000 ans pour des questions d’hygiène ou de sécurité sanitaire devraient être réexaminé, aujourd’hui, en fonction de l’évolution de nos connaissances scientifiques et médicales et des progrès de la technologie.
Les conditions de vie ne sont plus du tout celles d’il y a 2000 ans et donc, ce qui se justifiait à cette époque n’a plus aucune raison d’exister aujourd’hui…
Et que l’on ne vienne pas m’expliquer que les croyances religieuses sont « sacrées » parce que c’est le « créateur » qui les a dicté aux hommes… Encore faudrait il être certain que le messager a bien comprit le sens du message (dans le cas où il y aurait eu un message ce qui reste encore à prouver)…
En tous cas je souhaite longue vie et succès à ton blog.
Amicalement.
JC (Jissé)
Bonjour Jissé,
Encore merci pour le coup de pouce car sans ça, l’article n’aurait pas vu le jour 😉
Oui c’est vraiment là où je veux en venir : ce qui était valable il y a x années devraient être réexaminé car nos connaissances scientifiques ont évoluée!
Merci pour tes encouragements 🙂
Laetitia