A travers cet article, vous allez lire les lignes rédigées par Carole Thiebault du blog 28 Jours de la vie d’une femme. Bonne lecture !
Le retour de couche fait partie des événements d’après grossesse et accouchement où tout semble nouveau, y compris ce cycle menstruel qui reprend son cours. La jeune maman peut balancer entre le désir de retrouver un peu de sa vie d’avant (du moins corporellement) tout en en constatant que ce n’est pas tout à fait pareil. Ingrid Bayot évoque ce temps en parlant de dé-gestation. Un mot que je trouve très juste et qui montre bien la nécessité d’un passage entre la maternité au sens gestationnel et cette nouvelle vie de maman en construction.
Elle précise même dans son livre qu’“au cours des jours et des semaines qui suivent la naissance, toute la physiologie de la nouvelle mère est orientée vers son bébé”.
Le retour de couche est donc un moment particulier qui marque une étape supplémentaire dans la séparation d’avec bébé. La mère reprend son corps de femme et de potentielle reproductrice (ouh là je crois que je vais m’attirer les foudres de certains courants féministes mais j’assume, on est aussi fait de ça). Une étape marquée par le retour des règles et par là même du cycle menstruel ainsi que par la question qui en découle : celle du désir d’un autre enfant.
La plupart du temps, ce désir va être reporté (bon je vois pas pourquoi a priori 😉 ) et l’on se trouve devant la nécessité du choix d’un mode de contraception.
Le contexte aujourd’hui est différent : il s’est passé beaucoup de choses depuis la dernière contraception et peut-être que le choix ne va pas se faire de façon automatique vers ce qui a été vrai avant.
En cas d’allaitement
Souvent on entend le message suivant : attention ! L’allaitement ne protège pas d’une future grossesse.
C’est sans aucun doute une méconnaissance de la physiologie et un raccourci bien rapide.
En fait l’allaitement permet d’espacer les naissances sous certaines conditions bien précises.
La méthode MAMA, pour méthode de l’allaitement maternel et de l’aménorrhée (promue par l’OMS et reprise par la Haute Autorité de Santé dans ses conseils en post-partum), décrit très bien ces conditions :
· l’allaitement doit être exclusif : si autre chose que votre sein entre dans la bouche de votre enfant pour le nourrir, on sort de la méthode
· il faut compter 6 à 10 tétées par jour (compris allaitement la nuit)
· il y a un délai maximal à respecter entre les tétées : 6 heures la nuit et 4 heures la journée. Si les tétées sont plus espacées, on sort de la méthode
· vous ne devez pas constater de retour de vos règles
En tout état de cause, cette méthode ne peut s’appliquer que durant les 6 premiers mois de bébé. Au-delà, il va falloir trouver autre chose.
Vous pouvez souhaiter poursuivre avec une méthode d’observation des signes du cycle. La méthode symptothermique peut faire partie des choix possibles. Il est nécessaire cependant de respecter un temps de réflexion par rapport à votre contexte car elle demande à être attentive pour garantir la sécurité contraceptive. Vous pouvez dores et déjà prendre connaissance des quelques questions à se poser avant de commencer en cliquant ici.
Si on n’allaite pas
Le retour de couches est en général plus rapide mais en tout état de cause, l’ovulation ne reprend pas avant un délai de 21 jours après l’accouchement.
Les signes du retour de la fertilité pourront être observés avant même que vos règles ne surviennent. Car lorsque vous retrouvez vos règles, c’est qu’un cycle menstruel a déjà repris son activité et qu’il vient de se terminer. Vous avez donc été exposée à un risque de grossesse avant de constater les premiers saignements.
La glaire cervicale et, si vous êtes familière de ces méthodes d’observation, la température sont les signes avant-coureurs du retour de couche. Interpréter ces signes relève d’une vraie formation qui a pu vous être transmise ou que je vous encourage à connaître AVANT la grossesse.
Si vous optez pour la pilule contraceptive, le cycle n’a pas l’occasion de reprendre puisque le mode d’action de la pilule est de mimer le cycle menstruel physiologique tout en l’empêchant de se dérouler.
En revanche, pour les méthodes mécaniques (préservatif, cape cervicale,…) ou d’observation, il faudra juste penser à se protéger avant les premiers saignements.
Contraception et bébé
Les hormones
Dans la plupart des cas, la jeune maman sort de la maternité après quelques jours munie de plusieurs ordonnances dont une pour une pilule contraceptive. Souvent même la question n’a pas été abordée avec l’intéressée. Libre à chacune de choisir de suivre ce qui peut être vu comme une injonction ou bien de prendre le temps de faire un vrai choix, quitte à prendre un rendez-vous avec un professionnel de santé (à l’écoute) qui saura conseiller au mieux en fonction du contexte.
Il faut savoir cependant que les hormones de synthèses passent dans le lait en cas d’allaitement.
Cette information est de première importance notamment si l’on est sensible à tous les travaux concernant les perturbateurs endocriniens. Certes les périodes les plus à risques concernant ces substances sont les périodes in utero mais les premiers mois de la vie sont aussi à prendre en compte. Et bon nombre de mamans souhaitent ce qu’il y a de mieux pour leur nouveau-né.
L’efficacité
Quand on vient d’accoucher, qu’on a le nez dans les couches (c’est une expression, ne le faites pas en vrai ça ne ravive pas le teint !), qu’on est fatiguée (oui oui accoucher puis s’occuper d’un nourrisson ça fatigue), la dernière chose qu’on ait envie de se mettre sur le dos c’est de flipper qu’un deuxième arrive tout de suite. Je vous rassure il y a un temps incompressible d’environ neuf mois mais croyez-moi, c’est pas assez la plupart du temps pour être super en forme “comme avant “.
L’efficacité de la méthode que vous allez choisir est donc primordiale.
L’OMS publie l’efficacité de la plupart des méthodes de contraception disponibles sur le marché. Il s’agit de l’indice de Pearl ou de l’indice d’efficacité. Toutes les méthodes doivent fournir cet indice. S’il n’y en a pas : fuyez !
Il faut ensuite être consciente que ce taux d’efficacité n’est qu’un indice et qu’il dépend aussi de l’utilisation ou de la qualité d’application de la méthode choisie. En effet, une pilule peut afficher un taux d’efficacité de 99%, si vous la prenez un jour sur deux ça risque de faire baisser le chiffre à vitesse grand V comme dirait ma grand-mère !
Votre choix devra donc englober la notion de confort également.
Le confort
Pour les mêmes raisons qu’évoquées plus haut, le confort doit également faire partie de vos critères de choix. Il n’est pas raisonnable de se prendre la tête avec une contraception qui demande de la régularité si vous ne dormez pas de la nuit, si vous avez une tête et un comportement de zombie la journée ou bien si votre attention est complètement tournée vers bébé et que vous n’avez pas pour le moment de place pour cette préoccupation dans votre esprit. De même le confort concerne aussi la méthode et la façon dont vous allez l’accepter.
Par exemple, vous ne voulez pas avoir à y penser chaque jour et vous voulez être libre. Le DIU (stérilet) peut faire partie des solutions mais si le fait d’avoir un corps étranger vous met mal à l’aise, ne vous forcez pas ! Il va falloir trouver un autre moyen.
Le retour de la libido
Depuis le début de cet article, nous parlons contraception après bébé. Cela suppose également que la libido puisse être dirigée vers votre compagnon.
Après un accouchement, il peut se passer plus ou moins de temps avant que l’envie de retrouver les bras de votre homme revienne. Non pas qu’il n’y ait plus de sentiments mais il faut composer avec la petite chose qui accapare votre attention, votre nouveau corps, votre fatigue…
L’allaitement n’est pas une période physiologiquement propice au rapprochement amoureux (sécheresse vaginale, plaisir comblé par les hormones notamment l’ocytocine…). Ceci dit cela ne doit pas constituer une règle ou une barrière infranchissable (je connais des femmes dont l’appétit sensuel était décuplé juste après l’accouchement). En tout cas, le retour de couche, avec le retour de la symphonie hormonale menstruelle peut vous aider à retrouver le délice des intimités amoureuses… et le chemin de la gestion de votre fertilité.
Sources : Le quatrième trimestre de la grossesse – Ingrid Bayot
M.E.R.C.I Carole pour cet article !! Et vous, quel moyen de contraception vous semble le mieux pour vous ? Dites nous tout en commentaire 😉
Merci à toi Lætitia pour cet espace d’expression. J’ai été ravie de collaborer avec toi !
Bonjour Carole,
Moi aussi j’ai été ravie 🙂
Je partage ici un bout de mon vécu par rapport à ton article : après la naissance de mon deuxième bébé, je me souviens que dès la maternité, on voulait me prescrire une pilule.. j’ai dit que ce ne serait pas nécessaire et oh la la, le regard surpris de mon médecin était assez comique à observer ! Il y avait comme une injonction invisible de tout de suite prendre cette pilule alors qu’en fait j’étais assez au clair avec ce que je voulais 🙂 et puis il n’y a pas que ce machin chimique comme mode de contraception … 🙂