Un accouchement dit physiologique est un accouchement sans intervention médicale, c’est-à-dire sans péridurale, sans perfusion, sans gestes médicaux intrusifs.
On laisse juste faire la nature en fait 😉
L’accouchement est en effet un processus spontané qu’on ne peut pas contrôler comme par exemple la digestion, l’endormissement, l’éternuement ou encore le vomissement.
Et pourtant, il a la dure réputation d’être difficile !
On en fait une interprétation mécanique (« quand le col est ouvert à 10 cm, le bébé peut sortir… le col s’ouvre de 1cm toutes les heures = 10heures pour accoucher, cqfd ! ») alors que le corps de la femme est parfaitement préparé et organisé pour donner naissance au bébé à son rythme et ce, depuis la nuit des temps…
Quand il s’agit de reproduction, nous obéissons, qu’on le veuille ou non, aux mêmes lois qui régissent les naissances de tous les mammifères du monde : nous avons besoin des même choses et toute atteinte à ces besoins fondamentaux affecte directement le déroulement de l’accouchement.
Cela peut paraître curieux de parler des Hommes et donc des femmes comme des mammifères mais c’est ce que nous sommes !
Donc, pour pouvoir parler d’accouchement physiologique, parmi des tas d’éléments, je souhaite à travers cet article pointer votre attention sur deux points de départ :
Le cerveau et l’utérus
Notre cerveau est segmenté en 3 parties :
1. le cerveau reptilien / primitif (je le représente par un crocodile, le côté animal en nous ) qui gère les fonctions biologiques sur lesquelles on n’a pas de contrôle comme :
- la survie de l’espèce : la reproduction, la gestation, la lactation
- la survie de l’individu : la régulation thermique, cardiaque (la tension), la digestion, la sécrétion d’hormones
- l’instinct : le truc viscéral qu’on n’explique pas. C’est la partie responsable de la fuite, l’attaque ou le repli sur soi en cas de danger physique (ou d’agression verbal aussi)
2. le cerveau limbique qui est le siège de nos émotions et de nos décisions
3. le néocortex, le cerveau intellectuel (le mental) qui nous permet de parler, analyser, anticiper, organiser et structurer notre vie.
Ce qui nous différencie des autres mammifères, c’est notre néocortex !
La femme en travail doit être protégée de toutes stimulations de son néocortex c’est à dire que son mental doit se mettre en mode pause, au repos pour favoriser un accouchement physiologique, afin que l’instinct, via le cerveau reptilien, puisse faire son job, c’est-à-dire se mettre en route et ainsi libérer l’ocytocine (l’hormone qui favorise les contractions de l’utérus) ainsi que l’endorphine (l’hormone qui permet de diminuer la douleur).
On peut d’ailleurs remarquer que quelques semaines avant l’accouchement, la femme enceinte peut avoir des pertes de mémoires, c’est en fait son néocortex qui se met déjà au repos !
L’utérus est une poche prévue pour accueillir le bébé.
Ce sont les contractions de l’utérus qui constituent la force motrice nécessaire pour faire naître le bébé. Leurs rythmes et leurs intensités découlent d’une délicate balance hormonale grâce à la sécrétion de l’ocytocine et d’endorphine comme on l’a vu plus haut.
Sous de bonnes conditions, ces hormones sont libérées et agissent pour faciliter le travail de l’accouchement. Néanmoins, l’ocytocine est une hormone « timide » et elle est donc facilement inhibée en cas de production d’adrénaline (comme c’est le cas chez tous les autres mammifères, à des fins de protection et de survie).
Quelles sont les stimulations et situations qui attirent l’attention de notre mental ?
1. Le langage :
demander à la femme en travail où se trouve la dernière facture d’eau à payer ou lui dire à combien de centimètres elle est dilatée = arrêt de la concentration sur l’accouchement => elle revient dans son mental => diminution de la production d’ocytocine => ralentissement voire arrêt des contractions.
2. La lumière artificielle :
nous avons besoin de sécréter de la mélatonine (l’hormone de l’obscurité) pour accoucher. La pénombre permet au néocortex de se mettre en veille.
Donc les gros néons bleus, on oublie !
3. Se sentir observée :
en faisant le parallèle avec l’acte amoureux : pourrait-on faire l’amour en se sentant observée par plusieurs personnes ? Bon, ok peut être que pour certaines personnes c’est un gros kiff ! prenons un autre exemple… quand vous devez aller à la toilette : pas facile si votre partenaire ou les minis humains débarquent à ce moment là
Bref, vous aurez compris que si la mère se sent menacée, pas à l’aise ou inquiète, son corps veille à interrompre le processus de l’accouchement (= arrêt des contractions) en attendant des conditions plus propices.
Si vous voulez faire des photos, faites-le discrètement alors.
4. Ne pas pouvoir bouger ou s’exprimer :
certaines femmes ont besoin de crier et de choisir des postures qui peuvent paraître incongrues mais cela les soulagera grandement de pouvoir se lâcher justement ! Donc rester bloquée dans une position inconfortable risque d’augmenter des douleurs inutiles.
5. La peur :
engendre la sécrétion d’adrénaline. En cas de danger, l’adrénaline va donner l’impulsion nécessaire pour prendre ses jambes à son cou! => augmentation du stress et donc arrêt des contractions.
Dans la nature, les femelles qui accouchent ont tous leurs sens en alerte parce qu’elles ont besoin de sentir les premiers signes de danger avant tout le monde si elles veulent avoir le temps de réagir pour protéger leurs petits.
Pour nous humains, la peur peut se manifester si la personne présente commence à flipper car elle n’a jamais vu ni entendu sa partenaire dans un tel état de naissance !
(crédit photo : recherche google, unsplash)
Je reviendrais évidemment sur tous ces concepts au fur et à mesure dans ce blog !
On voit bien qu’il est facile d’entraver un accouchement physiologique mais c’est aussi facile de mettre en place des choses pour le vivre! J’expliquerai tout ça dans un prochain article
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