L’autre jour, je suis tombée sur un post Instagram qui disait ceci :
« L’éducation bienveillante c’est l’obligation à la perfection : C’est ne jamais crier.. toujours comprendre et écouter.. expliquer les choses calmement.. Pas punir.. sourire et rester calme .. » et des tas de gens ont validé.
Je ne suis pas d’accord!
De quoi parle-t-on ?
Pour moi l’éducation bienveillante, c’est vouloir être ouvert à un accompagnement où nous pouvons monter aux enfants qu’on peut être bienveillant et ferme, avec un cadre, des règles et qu’on peut dire non sans être désagréable..
Parfois quand j’entends la façon dont on parle (mal) aux enfants, je me demande si on parlerait comme ça à un adulte ??
Pour moi, c’est pouvoir observer, écouter et comprendre son enfant. Cela s’appelle de l’empathie.
C’est le fait que mon enfant puisse exprimer ses émotions sans la crainte d’être rejeté.. Combien de fois je n’ai pas été témoin de cette scène classique : « arrête de pleurer, sinon tu vas au coin pour te calmer ! »
L’éducation positive, c’est utiliser la communication non violente (CNV) : décrire ce que l’on voit sans jugement, ensuite exprimer son ressenti et enfin expliquer ce que l’on attend de l’autre.
L’éducation bienveillante, c’est dire STOP au VEO (violences éducatives ordinaires). Dans cet article, une liste des VEO est découpée en plusieurs catégories : les violences physiques, psychologiques, culturelles et les violences douces.
C’est comprendre ce que ressent mon enfant et trouver des solutions ensemble, qui conviennent à tout le monde .. Parfois ce n’est pas possible ou non négociable et c’est bien d’expliquer pourquoi !
Les enfants (comme les adultes) sont plus enclins à coopérer quand ils comprennent pourquoi ils font les choses.
L’éducation positive , c’est accompagner les enfants en ayant confiance en eux, en leur capacités. C’est quand même plus porteur de dire « as-tu vu la marche de l’escalier, vas y doucement, je suis là pour t’aider » que « il y a des escalier, tu restes ici, tu vas tomber! »
Est-ce laxiste ?
Non pas du tout ! car celui ou celle qui dit oui à tout, sourit, reste calme, ne dit rien.. ne se respecte pas.
Comment apprendre à nos enfants à oser prendre leur place, à se respecter si nous ne le faisons pas nous-même ?
Car finalement être bienveillant, ça commence d’abord par soi.
Et quand j’entends » à mon époque, nous n’étions pas comme ça.. » beh oui, les enfants d’aujourd’hui ne sont pas ceux d’hier!
Ne pas punir ?
Selon la célèbre phrase : « si la punition marchait, il y a bien longtemps que nos prisons seraient vides. Or, force est de constater que cela n’est pas le cas »
La sanction n’a donc jamais empêché quiconque de recommencer…
Je vous met ici un article hyper intéressant sur les punitions.
Alors de mon côté, j’essaie plutôt d’enseigner à mes enfants qu’il y a des conséquences naturelles de leurs actes et décisions de ne pas écouter ou faire ce que je demande.. Et puis quand l’énergie n’est pas là ou bien le temps vient à manquer, c’est vrai que c’est plus facile de balancer une bonne vieille punition du genre ‘si tu ne fais pas ci, tu n’auras pas ça’ mais ce ne sont que des solutions de court terme qui ,selon moi, ne font qu’abimer la relation avec eux.
Est-ce que c’est facile l’éducation bienveillante ?
Bien sûr que non ! Car il faut faire un effort considérable.
Pourquoi ?
Car ça demande de reprogrammer notre cerveau. Les schémas d’éducation reçus sont ancrés et le cerveau va puiser dans ce qu’il connaît … Et le cerveau, il n’aime pas le changement.
« On ne peut changer que ce dont on a conscience » Amélie de Famille Epanouie
Alors c’est parfois épuisant car on a l’impression d’aller à contre-courant, de ne pas faire comme les autres .. et pourtant ce n’est pas parce que les autres font la même chose qu’ils ont forcément raison !
C’est accompagner les émotions parfois débordantes de ses enfants ET qu’ils sachent qu’ils sont acceptés quoi qu’il arrive!
« l’amour n’est pas une récompense.. C’est un carburant pour l’enfant » Isabelle Filliozat
L’accompagnement bienveillant est quelque chose qui doit venir de soi, au plus profond de soi et il faut être convaincu d’avoir envie d’aller sur ce chemin.
Et cela peut être dur car on donne ce que l’on n’a pas reçu, ou peu reçu et ce qu’on aurait aimé recevoir… On invente son propre système d’éducation en fait !
De mon côté, je ne comprends pas toujours mes enfants mais j’essaie du mieux possible de prendre le temps de les écouter pour les comprendre 😉
Comment faire ?
*En premier, aller chercher votre propre pourquoi ! Et votre pourquoi ne sera pas le même que celui de votre voisine,
*En choisissant de bons livres : j’en ai des vraiment très chouettes à vous conseiller plus bas (et la liste est loin d’être exhaustive),
*Vous pouvez vous inspirer de familles qui agissent dans ce mode de fonctionnement : via les réseaux sociaux. Et aussi si vous en avez tout près de chez vous, pour échanger et discuter,
*En prenant soin de soi : il y a des tas d’idées dans le livre « Être mère sans s’oublier » de Soline Bourdeverre-Veyssiere
Alors malgré tout ça, il m’arrive encore parfois de perdre patience ou de crier et souvent je sais que c’est parce que mon seau est vide (référence au livre pour enfant « As-tu Rempli Un Seau Aujourd’hui ?: Le Bonheur Quotidien Expliqué Aux Enfants» de Carol McCloud), alors j’explique ce que j’attends de mes enfants dans ces moments-là.
Je suis loin de cette recherche de perfection comme énoncé dans le post sur Instagram. C’est un chemin.
Les prises de têtes font partie du jeu et se dire qu’on fera autrement la prochaine fois, me rapproche de ce que je veux vraiment, MON pourquoi.
Alors parfois, quand je vois mini 3 ans submergé par des émotions moins agréables (colère, tristesse,..) et que miss 6 ans lui tend ses bras en disant « si tu veux, moi je suis disponible pour un câlin ». Et bien je sais qu’on est sur un chouette chemin 😉
Et vous? ça vous parait difficile ou facile de reprogrammer votre cerveau ? Dites moi en commentaires !
Livres
*J’ai tout essayé: Opposition, pleurs et crises de rage : traverser la période de 1 à 5 ans de Isabelle Filliozat
*Serre-moi fort: Comment élever vos enfants avec amour de Carlos Gonzalez
*Partager le meilleur avec mon enfant: J’ai les ressources pour créer du lien, comprendre ses émotions et lui donner confiance en lui de Nadège Pétrel
*Parler pour que les enfants écoutent, écouter pour que les enfants parlent de Faber et Mazlish
*Vivre heureux avec son enfant de Catherine Gueguen